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Perte de bénéfices

Préjudice pécuniaire : que sont le préjudice pécuniaire et le manque à gagner ? Qu’est-ce que la perte de revenus et comment est-elle calculée ?

Celui qui casse, paie. Un principe aussi simple et ancien qu’il est juste. Même la loi dit la même chose : celui qui cause un dommage à une autre personne doit payer une indemnité. Le problème se pose précisément sur ce dernier point : la quantification des dommages. Comme on le sait, les tribunaux français débordent d’affaires concernant le montant des dommages et intérêts que le débiteur doit payer au créancier : presque toujours, la différence entre ce qui est demandé et ce qui est offert est abyssale. Le fait est que, selon la loi, le calcul des dommages et intérêts doit inclure non seulement la perte subie immédiatement en raison de l’inexécution ou de l’action préjudiciable, mais aussi le manque à gagner, c’est-à-dire le gain manqué.

En pratique, la loi oblige la personne qui a causé le dommage non seulement à compenser la perte économique subie, mais aussi à payer ce que la partie lésée n’a pas pu gagner à cause du comportement fautif d’autrui. On pense à l’accident de la route qui prive la personne du seul moyen qui lui permettait de se rendre au travail, ou à l’accident qui empêche l’artiste de réaliser ses futures créations. Il en va de même lorsqu’il existe un lien contractuel entre deux parties : l’inexécution du créancier peut le contraindre à payer même le manque à gagner résultant de son propre comportement. Qu’est-ce que le manque à gagner et comment est-il calculé ? Voyons ce que disent la loi et la jurisprudence.

Perte de bénéfices : de quoi s’agit-il ?

Le manque à gagner est le manque à gagner résultant de la défaillance contractuelle du débiteur ou de l’acte illicite du tiers.

Selon la loi, les dommages et intérêts pour inexécution ou retard doivent comprendre à la fois le préjudice subi par le créancier et le manque à gagner, dans la mesure où ils en sont une conséquence immédiate et directe . De même, le manque à gagner est également dû lorsqu’il n’y a pas de relation contractuelle entre les parties mais que le comportement d’une personne a causé un dommage à une autre : pensez au cas classique de l’accident de la route.

En résumé : tant dans l’hypothèse de la responsabilité contractuelle que dans celle de la responsabilité extracontractuelle, le manque à gagner, à comprendre comme le manque à gagner résultant du comportement fautif d’autrui, doit également être inclus dans le champ du préjudice pécuniaire.

Les dommages émergents : de quoi s’agit-il ?

Les dommages-intérêts conditionnels sont l’autre composante de la perte pécuniaire qui doit être compensée en cas d’inexécution ou de comportement fautif.

Le préjudice émergent est la perte directement subie par la partie lésée ou le plaignant en raison de l’inexécution ou de l’acte illicite d’une autre personne.

Dans le cas d’un accident de la circulation, le dommage consécutif à indemniser est celui relatif aux réparations nécessaires pour remettre la voiture dans l’état où elle se trouvait avant l’accident.

En revanche, dans le cas d’une rupture de contrat, le préjudice indirect est le préjudice subi du fait de l’inexécution.

Celui qui effectue un achat à un prix donné, mais qui n’est pas livré, subit une perte conséquente égale au prix qu’il a payé inutilement.

Dommages émergents et manque à gagner : exemples

Ayant précisé que le manque à gagner, ainsi que les dommages indirects, constituent une partie de la perte économique qu’une partie subit en raison du comportement d’une autre partie, examinons maintenant quelques exemples de manque à gagner.

À la suite d’un accident de la route, Titius souffre d’une fracture du bras. L’auteur de l’accident devra non seulement payer la réparation de la voiture et les dommages causés à sa santé (manque à gagner), mais aussi la perte économique que subira Titius en raison du plâtre qui l’empêchera de travailler.

Caius a acheté à Sempronius une certaine quantité de marchandises en vue de les revendre dans son commerce. Cependant, Sempronius n’a pas livré la marchandise. Caius a subi un premier préjudice pécuniaire consistant dans le prix payé inutilement à Sempronius (préjudice consécutif) et un second préjudice pécuniaire résultant du fait qu’il ne pourra pas vendre dans son magasin les marchandises achetées (manque à gagner).

Des oliviers sont détruits par un voisin. Le propriétaire de l’oliveraie a droit à une indemnisation pour la perte des arbres (dommage consécutif) et pour celle des revenus produits par les oliviers pendant leur durée de vie restante prévisible.

Perte de bénéfices : quand est-elle due ?

Le manque à gagner ne doit être indemnisé que lorsque le manque à gagner est une conséquence immédiate et directe du comportement d’autrui. Qu’est-ce que cela signifie ?

Cela signifie que le manque à gagner ne doit être indemnisé que s’il résulte directement du comportement du débiteur ou de la partie lésée. Si, au contraire, le manque à gagner n’est qu’un effet lointain et indirect, il ne doit pas être indemnisé.

Bernard, suite à un accident de la route, souffre d’une fracture du bras. Le séjour à l’hôpital l’empêchera de participer à une compétition. bernard ne pourra pas réclamer de dommages et intérêts pour le manque à gagner résultant de son non-emploi en raison de son incapacité à participer au concours, car il ne s’agit pas d’une conséquence directe du comportement d’autrui.

Perte de bénéfices : comment est-elle calculée ?

Le calcul du manque à gagner à indemniser est certainement plus complexe que l’évaluation du simple manque à gagner. En effet, le manque à gagner, étant une perte de revenus, suppose la prise en compte de richesses qui ne font pas partie de l’actif courant de la personne lésée ou du créancier.